Comprendre la drogue du viol : le GHB, une drogue dangereuse souvent utilisée à des fins criminelles
Le GHB (gamma-hydroxybutyrate) est une substance qui agit comme un dépresseur du système nerveux central. Cela signifie qu’il ralentit l’activité du cerveau et du corps. Lorsqu’une personne consomme du GHB, elle peut d’abord ressentir une sensation de relaxation et de légère euphorie.
Mais en cas de surdose, cette drogue peut provoquer une grande fatigue, des vertiges, une perte de coordination et, dans certains cas, une perte de conscience totale.
C’est cette capacité à engendrer un état de somnolence profonde qui fait du GHB une drogue particulièrement dangereuse lorsqu’elle est utilisée par des agresseurs.
Elle est souvent versée dans une boisson à l’insu de la victime, car elle est incolore, inodore et presque sans goût. En quelques minutes, la personne droguée devient confuse, désorientée et peut perdre connaissance, rendant toute défense impossible. De plus, le GHB a un effet amnésiant : au réveil, la victime se souvient rarement de ce qui s’est passé, ce qui complique les démarches judiciaires.
Les différentes formes et appellations du GHB
Le GHB est connu sous de nombreux noms, ce qui peut rendre son identification difficile.
Voici quelques-uns des noms les plus courants : G, Liquid ecstasy, Drogue du viol, Gamma-OH, Fantasy, Salty water, Scoop, Grievous bodily harm (GBH)
GHB, GBL ou BD, quelle différence ? Le gamma-butyrolactone (GBL) et le butanediol (BD) sont des substances chimiques vendues comme solvants industriels. Ces substances se transforment en GHB une fois dans l’organisme. Elles ont les mêmes effets et présentent les mêmes risques.
Le GHB se présente généralement sous les formes suivantes :
- Liquide : incolore et inodore, ce qui le rend facile à dissimuler dans les boissons.
- Poudre : blanche ou légèrement jaunâtre.
- Capsules ou comprimés.

Le GHB se dissout facilement dans les liquides, ce qui le rend particulièrement dangereux.
Son absence de couleur et d’odeur permet de le verser discrètement dans une boisson sans que la victime ne s’en rende compte.
Il est important de noter que le GHB peut altérer légèrement le goût d’une boisson, en lui donnant un goût légèrement salé ou savonneux, mais cela peut facilement être masqué par d’autres saveurs.
Souvent, le GHB est conditionné dans une petite fiole en verre ou en plastique, ce qui facilite son utilisation dans un contexte de soumission chimique.
Santé Canada donne des informations sur les effets du GHB, et ses dangers. Ils mentionnent que «Le GHB est utilisé de manière illégale depuis les années 1990. D’abord employé dans les milieux culturistes comme prétendu stimulant de la production d’hormone de croissance, l’usage du GHB s’est ensuite répandu, notamment dans le milieu de la nuit, en raison de ses effets euphorisants et sédatifs.»
Difficultés de recueil de données
Il est difficile de fournir des chiffres précis et exhaustifs sur l’étendue du phénomène du GHB, car de nombreux cas ne sont pas signalés ou identifiés. En effet, les victimes, en particulier dans les cas d’agressions sexuelles, peuvent hésiter à signaler les faits par peur, honte ou manque de souvenirs.
Le GHB est rapidement éliminé de l’organisme, ce qui rend les tests de dépistage difficiles, surtout si la victime ne se présente pas rapidement après l’exposition. De plus il existe une grande variabilité des formes et des dosages de part la production illégale de GHB entraînant une grande variabilité dans la concentration et la composition du produit, ce qui complique l’évaluation de son utilisation.
Comprendre la drogue du viol : une double action sur le cerveau
Le GHB, ou acide gamma-hydroxybutyrique, est une substance synthétisée dans les années 1960. En médecine, le GHB a été utilisé pour ses propriétés sédatives et anxiolytiques car il induit un sommeil proche du sommeil naturel. C’est justement son action rapide (quelques minutes) et ses effets amnésiques qui en font une drogue dangereuse et souvent utilisée comme drogue du viol.
Sa structure chimique est très proche de celle du GABA, un neurotransmetteur qui ralentit l’activité du système nerveux central. Cette similarité explique les effets complexes du GHB sur le cerveau. Pour comprendre ses effets, il faut savoir qu’il interagit avec deux systèmes de neurotransmetteurs importants : le GABA et la dopamine.
- Le GHB se fixe sur des récepteurs spécifiques du cerveau, les récepteurs GABAB.
- Il bloque l’action du GABA, un neurotransmetteur qui ralentit l’activité cérébrale.
- En conséquence, les neurones produisent plus de dopamine, l’hormone du plaisir.
- Cela se traduit par une sensation d’euphorie, de bien-être et de désinhibition.
À forte dose : la sédation
- À forte dose, le GHB stimule la production de GABA.
- L’excès de GABA ralentit l’activité cérébrale.
- Cela entraîne une somnolence profonde, une perte de coordination et parfois une perte de conscience.
- le GHB est transformé en acide succinique semi-aldéhyde (SSA), utilisé par le corps pour fabriquer des molécules GABA. Tous les neurones qui sont régulés par des capteurs GABAB reçoivent alors l’ordre de ralentir leur activité, par l’afflux plus important de ce neurotransmetteur.
Effets et risques associés à la consommation de GHB
Le GHB agit très rapidement après ingestion, généralement en moins de 15 à 30 minutes, et ses effets peuvent durer plusieurs heures. Même à petites doses, il peut provoquer une sensation de relaxation intense, une baisse des inhibitions et parfois une légère euphorie. C’est pourquoi certaines personnes l’utilisent de façon récréative, sans en mesurer les dangers.
Cependant, les effets secondaires du GHB sont nombreux et souvent imprévisibles. Une dose légèrement plus élevée peut entraîner :
- Une forte somnolence, voire une perte de conscience.
- Des vertiges et une confusion importante.
- Une baisse du rythme cardiaque et de la respiration, ce qui peut mener à un coma.
- Des nausées et des vomissements, qui deviennent particulièrement dangereux si la personne est inconsciente, car il y a un risque d’étouffement.
L’un des plus grands dangers du GHB est la difficulté à doser la substance. La frontière entre une dose récréative et une dose toxique est très mince, et un surdosage peut être fatal. De plus, lorsqu’il est mélangé à l’alcool ou à d’autres substances, ses effets sont amplifiés et deviennent encore plus imprévisibles.
Le GHB peut aussi entraîner une dépendance physique et psychologique. Une consommation régulière peut causer des symptômes de sevrage sévères, tels que l’anxiété, des tremblements et des troubles du sommeil.
Au-delà des risques physiques, les conséquences psychologiques et émotionnelles d’une intoxication au GHB, notamment en cas d’agression, peuvent être traumatisantes. C’est pourquoi il est essentiel d’en parler, de s’informer et d’adopter des mesures de prévention.
Comment reconnaître une intoxication au GHB et comment réagir ?
Le GHB agit rapidement, et une personne intoxiquée peut passer d’un état normal à une grande confusion en quelques minutes. Reconnaître les signes d’intoxication est essentiel pour intervenir à temps et éviter des complications graves.
Les signes d’intoxication au GHB
Une personne qui a été exposée au GHB, volontairement ou à son insu, peut présenter les symptômes suivants :
- Étourdissements, confusion, difficultés à parler ou à se tenir debout.
- Somnolence extrême pouvant aller jusqu’à la perte de conscience.
- Nausées et vomissements.
- Respiration ralentie ou irrégulière.
- Sueurs excessives et perte de coordination des mouvements.
- Amnésie partielle ou totale après l’intoxication.
Si une personne montre ces signes après avoir consommé une boisson, surtout en l’absence d’une consommation excessive d’alcool, il est possible qu’elle ait été droguée à son insu.
Que faire en cas d’intoxication au GHB ?
Si vous soupçonnez qu’une personne a été droguée ou qu’elle présente des symptômes d’intoxication :
- Ne la laissez jamais seule. Une perte de conscience peut survenir rapidement, et la personne pourrait s’étouffer avec son vomi ou avoir des difficultés à respirer.
- Allongez-la sur le côté en position latérale de sécurité (PLS) pour éviter l’étouffement.
- Surveillez sa respiration. Si elle devient irrégulière ou semble s’arrêter, appelez immédiatement les services d’urgence (911).
- Évitez de lui donner à boire ou à manger. Cela pourrait aggraver son état.
- Si vous êtes témoin d’un comportement suspect, comme quelqu’un qui insiste pour accompagner la victime ou tente de l’éloigner, intervenez et demandez de l’aide.
Les effets du GHB peuvent s’estomper après quelques heures, mais cela ne signifie pas que tout danger est écarté. Une personne intoxiquée peut ne pas se souvenir de ce qui lui est arrivé et avoir besoin de soutien.
Les victimes d’agressions facilitées par drogues, notamment le GHB, doivent consulter un professionnel de la santé dès que possible. Cette drogue disparaît rapidement de l’organisme (environ 12 heures), ce qui rend crucial un examen médical rapide pour établir des preuves.
Prévention et conseils pour éviter l’intoxication au GHB
Le GHB étant une drogue souvent utilisée à l’insu des victimes, il est essentiel d’adopter des précautions pour réduire les risques d’intoxication. Ces mesures ne visent pas à responsabiliser les victimes potentielles, mais plutôt à leur donner des outils pour se protéger autant que possible.
Surveillez toujours votre boisson
- Ne laissez jamais votre verre sans surveillance, même quelques secondes.
- Évitez d’accepter une boisson d’un inconnu ou d’une connaissance si vous ne l’avez pas vue être préparée.
- Si votre boisson a un goût étrange, jetez-la immédiatement. Le GHB est presque insipide, mais peut donner une légère saveur salée.
Utilisez des accessoires de protection
- Il existe des couvercles de protection pour verres et bouteilles qui empêchent qu’on y verse une substance à votre insu.
- Certaines pailles et bandelettes de test permettent de détecter la présence de drogues comme le GHB dans les boissons.
Restez attentif(ve) à votre état et à celui de vos amis
- Si vous commencez à vous sentir anormalement étourdi(e) ou somnolent(e) après avoir bu peu d’alcool, demandez immédiatement de l’aide à une personne de confiance.
- En soirée, adoptez le réflexe de surveillance mutuelle avec vos amis : convenez de toujours partir ensemble et veillez les uns sur les autres.
Soyez vigilant(e) aux comportements suspects
- Faites attention aux personnes qui insistent pour vous offrir un verre ou qui tentent de vous isoler.
- Si vous voyez quelqu’un agir de manière inhabituelle avec une personne visiblement en détresse, n’hésitez pas à alerter le personnel du bar ou à intervenir avec d’autres témoins.
En cas de doute, demandez de l’aide
Si vous ressentez des symptômes étranges ou que vous avez un doute sur votre sécurité, appelez immédiatement un ami ou une personne de confiance. Dans un bar ou une boîte de nuit, parlez à un serveur ou à un agent de sécurité. En cas d’urgence, n’hésitez pas à contacter les services médicaux (911).
Se protéger contre ce type de danger ne devrait jamais être une responsabilité individuelle, mais tant que ces substances sont utilisées de manière criminelle, il est essentiel d’être informé et de rester vigilant.
Comment se protéger contre l’utilisation du GHB en milieu festif ?
Les bars, festivals et boîtes de nuit sont des lieux de fête et de plaisir, mais il est important de rester vigilant face aux risques liés au GHB. Voici des ressources et conseils pour prévenir les agressions et aider les victimes potentielles.
S’informer et sensibiliser son entourage
● Apprenez à reconnaître les signes d’intoxication au GHB et partagez ces informations avec vos amis. Plus on est informé, mieux on peut réagir en cas de danger.
● Discutez avec votre entourage des précautions à prendre en soirée et adoptez des stratégies de surveillance mutuelle.
Adopter des stratégies de protection en groupe
● En soirée, restez en contact régulier avec vos amis. Convenez de toujours partir ensemble et de veiller les uns sur les autres.
● Si une personne de votre groupe commence à se sentir mal sans raison apparente, ne la laissez jamais seule et assurez-vous qu’elle soit en sécurité.
Utiliser les ressources disponibles en cas de danger
● Certains établissements disposent de mesures de protection contre les agressions, comme du personnel formé ou des protocoles d’alerte. N’hésitez pas à demander de l’aide aux employés si vous vous sentez en insécurité.
● Dans plusieurs villes, des initiatives comme le code « Angela » existent : dans certains bars, vous pouvez demander « Où est Angela ? » pour signaler discrètement que vous avez besoin d’aide.
● Certains festivals et événements mettent en place des espaces sécurisés où les personnes en détresse peuvent trouver du soutien.
Encourager une culture de la vigilance et du respect
Lutter contre l’utilisation du GHB en milieu festif, c’est aussi promouvoir une culture du consentement et du respect. Chacun a le droit de faire la fête en toute sécurité, et il est essentiel que toute la société se mobilise pour prévenir les agressions et soutenir les victimes.
Les touristes aussi, victimes du GHB
Le GHB ne fait pas de distinction : les touristes sont également des cibles de choix pour les agresseurs. Profitant de la désorientation et de la vulnérabilité liées au voyage, les criminels n’hésitent pas à utiliser cette drogue pour faciliter vols et agressions. Dans les lieux festifs, les bars et les clubs, les touristes peuvent être plus facilement piégés.
Il est donc crucial de rester vigilant, de ne jamais laisser sa boisson sans surveillance et de protéger ses effets personnels, même en vacances. La prudence est de mise pour éviter que les souvenirs de voyage ne soient gâchés par une expérience traumatisante.
Ressources et soutien disponibles pour les victimes
Être victime d’une intoxication au GHB ou d’une agression facilitée par cette substance est une expérience traumatisante. Il est essentiel de savoir que des ressources sont disponibles pour offrir soutien et assistance.
Ressources d’aide immédiate
● Info-Aide Violence Sexuelle : Une ligne d’écoute confidentielle disponible 24/7 pour offrir du soutien, de l’information et des références aux victimes d’agressions sexuelles. Composez le 1 888 933-9007.
● Centres désignés pour l’intervention médicosociale : Ces centres offrent une prise en charge complète aux victimes d’agressions sexuelles, incluant des services médicaux, psychosociaux et juridiques.
● Services d’urgence (911) : En cas de danger immédiat ou de besoin d’assistance médicale urgente, n’hésitez pas à composer le 911.
● Consultez un professionnel de santé dès que possible, car le GHB disparaît rapidement de l’organisme (généralement en 12 heures). Un examen médical peut permettre d’établir une preuve en cas de plainte.
● Contactez des organismes spécialisés, comme les centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles, qui peuvent offrir un soutien psychologique et juridique. Au Québec, des ressources comme les CALACS (Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) peuvent aider.
Des solutions concrètes pour les professionnels
Pour aider à prévenir l’utilisation du GHB et renforcer la sécurité dans les milieux festifs et professionnels. Bars, restaurants, hôtels, organisateurs d’événements, entreprises et établissements scolaires ont tout intérêt à intégrer ces solutions pour assurer la protection de leur clientèle et de leur personnel.
Pourquoi proposer ces produits en tant que professionnel ?
● Valorisez votre engagement envers la sécurité : Offrir des solutions de prévention comme des tests de dépistage de drogues dans les boissons ou des couvercles de protection pour verres montre à vos clients que vous prenez leur sécurité au sérieux.
● Personnalisation et image de marque : Ces produits peuvent être personnalisés avec le logo de votre établissement, créant ainsi une valeur ajoutée et une visibilité accrue pour votre entreprise.
● Cadeaux promotionnels ou articles en vente : Vous pouvez offrir ces accessoires en cadeau à vos clients VIP, les vendre sur place ou les inclure dans des forfaits spéciaux (ex. : kit de sécurité pour festivals et événements).
● Responsabilité sociale et prévention des risques : En intégrant ces solutions, vous participez à la prévention des agressions et à la sensibilisation du public, un argument fort pour améliorer votre image de marque et renforcer la fidélisation de votre clientèle.
Quels produits intégrer dans votre établissement ?
● Tests de dépistage de drogues dans les boissons : Un outil simple et rapide pour détecter la présence de substances comme le GHB ou la kétamine. Idéal pour les bars, les festivals et les hôtels.
● Capuchons de protection pour verres : Une solution efficace pour empêcher l’introduction de drogues dans les boissons. Adaptés aux bars, restaurants et clubs.
● Éthylotests : Bien que conçus pour mesurer l’alcoolémie, ils peuvent aussi sensibiliser les clients à la consommation responsable.
Soutien à long terme pour les victimes
Après une telle expérience, il est crucial de bénéficier d’un accompagnement adapté :
● Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) : Services d’accompagnement et d’intervention post-traumatique. Contact : 1 866 532-2822.
● Soutien psychologique : Un suivi avec un professionnel peut être nécessaire pour surmonter le traumatisme.
Une démarche gagnante pour tous
En adoptant ces solutions, les professionnels contribuent activement à la prévention des agressions et à la sécurisation des milieux festifs. Protéger ses clients et son personnel est non seulement une responsabilité, mais aussi un levier de confiance et de fidélisation.